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Nicole Sauvaget
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Nicole Sauvaget

VIP-Blog de asteria
  • 10 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 21/09/2006 21:46
    Modifié : 14/09/2018 05:41

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    Le temps des voyages 1

    02/08/2009 08:14

    Le temps des voyages 1


    Les examens approchaient et je savais que je ne savais rien.
    Mon père devait partir travailler à Moscou. Il fut décidé que nous partirions avec lui. C’était à l’époque du rideau de fer. Si nous ne partions pas avec lui nos visas seraient refusés. Il eu du mal d’ailleurs à obtenir que nous puissions venir mon frère et moi. Il menaça de ne pas accepter le chantier si nous ne venions pas. Cela valait bien la peine de sacrifier une année scolaire ! Connaissant mon année scolaire, j’étais tout à fait d’accord avec eux.
    A l’époque prendre l’avion n’était pas rien.
    J’étais la seule de la famille à l’avoir pris pour aller en Angleterre. Mais je me souviens que j’étais arrivée à Londres avant que ma mère ait pu rentrer de l’aéroport. Là c’était du sérieux, je ne sais plus combien d’heures de vol avec escale à Varsovie, la grande aventure en somme. Je me souviens encore de l’odeur particulière de l’aéroport de Moscou. Les gens fument là bas d’étranges cigarettes composées d’un tube de carton avec juste un peu de tabac qui a une odeur acre et douceâtre à la fois et j’avais l’impression que tout l’aéroport sentait cette odeur.
    Nous n’avions pas eu le droit d’avoir une voiture sur place. La délégation russe nous attendait afin de nous amener à l’hôtel Ioujnaï où séjournaient tous les étrangers résidant qui ne faisaient pas parti des ambassades. Les appartements étaient distribués en fonction du nombre d’occupants. Une bonne, Ioulia, nous avait été attribuée. Elle avait un heureux caractère et chantait toute la journée. Nous sommes allés nous inscrire à l’ambassade de France et une secrétaire à peine plus vieille que moi m’invita à sortir avec elle et quelques amis, le soir même au club Américain.
    Les américains avaient organisé par le biais de leur ambassade un lieu où l’on pouvait faire des gardens parties, jouer au bingo, danser, se rencontrer. Dans le Moscou de l’époque où il n’y avait rien de tel pour se distraire, c’était une aubaine. Tous les ressortissants étrangers fréquentaient le club. Les russes y étaient interdits. J’y ai parfois croisé quelques copains russes qui venaient incognitos. Ils étaient si doués pour les langues que personne ne s’en apercevait. J’avais droit à un clin d’œil pour m’inciter à protéger leur secret. Mon frère et moi en avons rapidement fait notre quartier général.
    Je me souviens de nuits où en sortant du club nous regardions le soleil se coucher puis se lever le temps d’un soupir sur la Moskova. Les nuits étaient blanches à Stalingrad. Ici elles l’étaient presque.
    J’ai fait aussi à Moscou une véritable orgie de ballets. Nous allions souvent ma mère et moi au Bolchoï ou au palais des congrès admirer les plus grands danseurs russes. Mon père et mon frère n’étaient pas fans de danse classique et nous laissaient les billets que l’entreprise donnait à mon père en fin de semaine.
    Ma mère se faisait passer pour un ingénieur chimiste en déplacement à Moscou et disait que j’étais sa sœur. La soirée souvent se terminait au club où je retrouvais mes copains et où j’égarais ma mère.
    Un jour où j’étais étalée au bord de la piscine, j’entends quelqu’un s’exprimer en français avec un fort accent de titi parigo.
    En bonne française à l’étranger, je l’aborde. Nicolas était russe et il avait attrapé son accent en fréquentant les jeunesses communistes françaises auxquelles il avait servi de guide. Il n’avait jamais quitté la Russie mais parlait plusieurs langues avec une immense facilité. Il était étudiant en prestidigitation. Il m’a offert une petite icône ravissante que je garde précieusement.
    Nous avons avec lui cherché désespérément le café Pouchkine qui n’existe que dans la chanson de Bécaud. 
    Ces jeunes russes buvaient énormément, de la vodka surtout. On portait des toasts à tout, à rien. Ils se vexaient quand on refusait alors je finissais par vider mes verres dans les plantes vertes environnantes, je ne crois pas qu’elles aient vraiment apprécié. ..........
    J’ai un jour croisé Christine, une française dont le père était l’avocat de célébrités du show biz français.
    Elle voulait être interprète. Sa famille l’avait envoyée étudier sur place les différentes langues. Elle était ici pour apprendre le russe. Elle avait séjourné un an au Mexique puis un an aux états unis.
    Elle grattait la guitare et m’a appris deux chansons d’un certain Bob Dylan qu’elle avait connu pendant son séjour aux USA : « the house of the rising sun » et « blowing in the wind ». Je suis rentrée en France avec quelques chansons russes et ces deux chansons alors inconnues chez nous.
    Je lui ai fait connaitre le club, elle m’a fait connaitre l’université de Moscou où elle logeait.
    Je me souviens du jour de son installation. Les uns, les autres passaient, disaient quelques mots et repartaient. On se serait cru dans une pièce de Tchekov.
    Les forêts autour de Moscou étaient superbes et impressionnantes, pleines d’oiseaux, je n’en avais jamais vu autant.
    J’avais vu avant de partir « les oiseaux » d’Hitchcok et je traversais ces forêts emplie d’admiration et d’angoisse. Nous organisions parfois des piques niques avec les russes. L’entreprise nous prêtait alors un bus. Je me souviens des chants russes fabuleux le long des trajets. Ils étaient réellement très doués, habitués à chanter en chœur, en canon. Quand ils nous disaient « à vous les français », nous déclinions l’invitation. Ils insistaient toujours alors nous entonnions un minable « à la claire fontaine » après lequel nous avions définitivement la paix.
    Nous étions parfois invités chez le général attaché d’ambassade, en toute simplicité.
    Je me souviens de demi-pamplemousses servis par un valet de pied aux gants blancs. Le général a essayé de discuter avec moi plusieurs fois mais à chaque fois ma mère se précipitait pour répondre à ma place. Je pense qu’il n’a jamais eu l’occasion du coup d’entendre le son de ma voix. ..................
    .
    Le frère d’une de mes amies venait avec toute sa promotion faire un voyage de fin d’étude d’ingénieur à Moscou. Nous avons semé l’intourist et je leur ai servi de guide. Ils m’ont bien sur rebaptisée Nathalie. Je les ai emmené visiter les vieux quartiers de maisons en bois peintes de couleurs vives pleine de charme dont le gouvernement russe de l’époque avait honte et qui étaient détruites le plus souvent pour faire place à des immeubles sans âme.
    Le dernier soir nous somme arrivés dans un magasin de souvenir une demi-heure avant la fermeture. Du coup les employés refusèrent de les servir : ils étaient trop nombreux mes touristes et ils ne pouvaient pas les satisfaire tous. Alors mieux valait pour éviter une émeute ne servir personne.
    A l’époque l’économie était victime du système. J’avais dans mes copains un gars qui voyageait en travaillant de ci, de là. Il était à Moscou cuisinier à l’ambassade du Luxembourg. Un soir nous sommes allés à la gare de Kazan chercher des vivres qui devaient arriver par le train. Nous sommes arrivés peu de temps avant la fermeture et nous étions vendredi. Il lui a été demandé de revenir lundi. C’était des denrées périssables et les journées d’été continentales étaient très chaudes. Tout fut fichu. La gare de Kazan et l’aéroport étaient surprenants. Les paysans des pays environnants venaient vendre leur production au marché de Moscou et on les voyait débarquer avec leurs légumes et les volailles vivantes. La gare de Kazan était toujours pleine de monde, on se demandait parfois si certains n’y vivaient pas. Beaucoup de personnes pique niquaient en attendant leur train. La foule était cosmopolite et bigarrée, se côtoyaient ici les différentes races qui composaient le vaste empire de l’URSS.
    Il y avait de grands parcs d’attraction où tout était gratuit. Tout appartenait à tout le monde ! C’est en se basant sur ce principe que nos copains ont apporté pour la fête de ma mère un énorme bouquet de fleurs cueillies dans les jardins publics.







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