ci-dessous un extrait du livre de la Chouette, le Sage et le Renard

... Attend, Dame Blanche, un homme m’a bien apprivoisé, je suis bien capable à mon tour d’apprivoiser un homme. 
Il était têtu ce renard, et puis après tout ce n’était pas mon problème.
Il continua donc à passer le soir devant la cabane, à l’heure où le soleil lance un dernier éclat avant la pénombre, tous les soirs, systématiquement.
Au début il se fit discret, observant l’homme dans ses activités. C’était souvent l’heure où Gordal rassemblait les produits de sa chasse et de sa cueillette pour préparer son repas du soir.
Puis au fil des jours il se montra un peu, puis davantage. Je voyais bien son manège, mais Gordal, concentré sur ses divers ouvrages, sa méditation et sa recherche de lui-même, ne faisait même pas attention à lui.
Renard pris de moins en moins de précautions, en vain.
Il lui arrivait même parfois de passer tout prés de Gordal, sans que celui-ci fasse mine de le voir.
Pour Gordal, tous les animaux faisaient partie de la forêt, au même titre que les arbres et les plantes.
Renard était déçu. En principe, les humains quand il le voyait, soit le chassaient dans tous le sens du terme, soit essayaient de l’approcher. Mais être ignoré de la sorte, jamais cela ne lui était arrivé. Il se sentait un peu déconcerté. Comment apprivoiser un humain qui ne vous voit pas. Il passait, repassait, essayait de se faire remarquer,  mais rien n’y faisait.   

En fait Gordal avait fini par remarquer son manège, mais il avait réellement envie d’être seul. Même moi je restais en retrait, c’était une période, et cela n’entamait en rien notre amitié.

Voilà quelques extraits de manchettes de journaux locaux