L'ectoplasme et l'atmosphère, ISBN 978-2-9534456-0-2
Extrait :
Les crayons de couleurs
Devant elle un trésor, ses crayons de couleurs,
Dans une boîte en fer, parfaitement rangés,
Et voici l'arc-en ciel, sur la toile cirée
De la table vide, qui parle de bonheur.
L'enfant a décidé de prendre pour modèle
Le chat ensommeillé au bord de la fenêtre,
C'est un projet ardu, difficile, peut-être,
Mais le chat est patient, et l'oeuvre sera belle.
Et jamais on ne vit travail plus passionné,
Le chat multicolore essayait de dormir
Mais le jeu des crayons l'obligeait à veiller.
Devant sa création l'enfant pousse un soupir :
L'art est bien difficile... Et le félin tigré
Pour mieux l'encourager, préfère ne rien dire.
Bribes, ISBN 978-2-9534456-2-6
Extrait :
Prélude à l'après-midi d'un chat
Posé sur un coussin de velours cramoisi,
Le chat aux yeux orange écoute calmement
Les arpèges dédiés de Claude Debussy
Faisant à sa moustache un léger tremblement.
À quoi bon ajouter sur le clavier docile
Ses pattes en écho feutré de dissonances,
Aux doigts mélomanes de Marie-Émeline ?
Déguster le prélude est si bon pour la transe.
À peine ronronnant, le félin magister
Fixe la partition où, sur les lignes pures,
Tant de souris, noires et blanches, queues en l'air,
Font tourner dans le vent une clé sans serrure.
Qu'elles s'amusent donc... La robe chocolat
Du chat qui se repose, est si belle à côté
Des feuilles de musique, et cache un bonheur gras,
Qu'il n'est pas nécessaire à la fin, de bouger.
Le piano romantique est ému d'une extrême
Langueur, et gémit, las, par les sûres caresses
Des mains onglées d'ivoire, et le chat, qui les aime,
Sait leur soie musicienne aux soupirs de tendresse.
Résiliences, nouvelles, ISBN 978-2-9534456-4-0
Extrait :
Sait-on jamais pourquoi un souvenir lointain reste présent en mémoire alors que d'autres, parfois plus récents, disparaissent ?
La psychanalyse fait son pain de cette question, arguant que si, parfois, les arguments et les faits semblent n'avoir aucun sens, aucune explication, les questions qui les précèdent, elles, portent en elles les clés précieuses des moments de vérité de chacun. Le malheur est que ces clés ont, comme beaucoup de choses, un prix, mais là n'est pas la question, aujourd'hui... Je laisse en suspens la vie actuelle sur les continents encore épargnés par Sigmund Freud, par l'évangélisation chrétienne ou tout autre passe-partout.
Délibérément, je me souviens, ce jour, des allumettes, m'attendant à toutes les digressions symboliques ou encyclopédiques sur le feu, sur la lumière, sur l'âge de pierre, sur le danger, sur le conte d'autrefois(1), resté incompris pendant des années, et, pourquoi pas, sur le bûcher qui, dès les premiers cours d'histoire de France, donne aux enfants sensibles un sentiment de honte séculaire et définitif.
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