Merci à vous les hommes de ma vie
Car grâce à vous je vie ce que je suis.
Vilain petit poussin, nié par sa famille,
Je cherchais un abri, une aile protectrice,
Un amour fusionnel me servant de matrice.
J'étais si apeurée derrière mon paravent,
Que j'observais les autres avec effarement:
Sont-ils vraiment adultes ou bien font-ils semblant?
Plus je les regardais, plus j'me sentais enfant.
Mon corps qui a grandi et puis qui a vieilli,
Est passé quelque part à coté de la vie,
Oser, ne pas oser, faire ou bien ne pas faire,
J'ai si souvent trouvé plus simple de défaire.
Je suis allée ici, je suis partie ailleurs,
Pensant toujours trouver quelque part le bonheur
Qui toujours s'enfuyait quand je le croyais proche,
Oiseau inaccessible perché sur une roche.
Je me suis arrêtée, j'ai cessé de courir,
Il reste peu de temps, je vais bientot mourir.
Cassons donc la coquille devenue trop étroite.
Vilain petit poussin: c'est la dernière ligne droite.
Ma surprise fut grande, au fond de mon abri
Mes ailes avaient poussé et s'ouvrirent à grand bruit.
Je peux enfin voler, vivre ce que je suis,
merci à vous les hommes de ma vie.
Si vous m'aviez aimée, dorlotée, protégée,
mes ailes auraient été repliées à jamais.
Je vole avec bonheur, ivre de liberté,
Le coeur empli de joie, c'est si simple d'aimer!
Nicole